dimanche 4 août 2013

Mon livre préféré : Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda

Bonjour à tous!
Dimanche dernier, à l'ouverture de mon blog, je vous avais promis une chronique "dans quelques jours", car je pensais que j'allais terminer mon livre assez rapidement. Hélas, j'ai pu constater qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, car je traîne et traîne encore sur la fin de ce livre. Livre qui se révèle être, je peux le dire, le cinquième tome des Chroniques de MacKayla Lane, intitulé Fièvre d'Ombres. Évidemment j'ai envie de savoir le fin mot de l'histoire, mais je lis trois ou quatre pages et ça m'ennuie, donc je passe à un autre livre. Soit. Il risque de s'écouler encore bien longtemps du coup avant que je ne lance la chronique de ce livre ; de fait j'ai choisi a) de me plonger dans un autre livre que compte terminer dans les temps et b) en attendant cette première chronique, de vous parler de mon livre préféré.



Ensemble, c'est tout
d'Anna Gavalda

Ce n'est donc pas une chronique ici, mais plutôt un article prélude à ma première chronique, qui a pour but de vous renseigner d'abord sur mes préférences littéraires et de vous dire un peu pourquoi ce  livre m'est si cher depuis maintenant 9 ans.



C'est, en gros, l'histoire quatre personnages totalement différents, que tout oppose, mais qui, au gré du hasard et des caprices de la vie, vont être amenés à se rencontrer et s'aider les uns les autres à sortir de la galère dans laquelle ils sont, chacun d'une manière différente.


Le livre commence avec Paulette, petite vieille dame qui tombe souvent, se cogne partout et à qui la vieillesse fait très peur. Plus encore : le fait d'être placée dans un hospice pour personnes âgées et être loin de sa maison, son jardin et ses animaux.
On fait vite la connaissance de son petit-fils, Frank, cuisinier de grande gastronomie au Vert-Galant qui ne sait plus comment jongler entre ses horaires de travail et le soin à apporter à sa grand-mère.
Vient ensuite, un peu de nulle part puisque sans rapport avec les deux autres personnages, Camille, 26 ans et anorexique. Dessinatrice de talent, elle ne veut pourtant plus toucher un crayon après avoir découvert les pièges du monde de l'art et vit dans une chambre de bonne et de ménages faits la nuit au compte d'une grande société : Touclean. Entre sa maigreur, ses horaires de travail nocturnes, l’exiguïté de son foyer et le froid de l'hiver qui lui mord les os, elle a bien du mal à s'en sortir.
Pour terminer vient le personnage le plus attachant de l'histoire, à mon sens, Phillibert. Un aristocrate de 36 ans, issu d'une grande lignée mais rejeté par sa famille car jugé trop sensible et trop sentimental. Grand timide et bègue, il n'a jamais pu trouver un travail qui soit digne des connaissances que lui fournit sa plus grande passion : l'Histoire de France, aussi fait-il la vente de cartes postales à la sortie de divers musées et vit dans un appartement trop grand pour lui et surtout provisoire, car il n'en est que le locataire en attendant que la succession de sa grand-mère soit réglée.


Comme on le voit, à part Frank et Paulette qu'un lien familial uni, ces quatre là on tout de différent et auraient très bien pu ne jamais se rencontrer. Mais alors que le livre s'ouvre en nous parlant de Frank et Paulette, c'est avec Phillibert et Camille, qui en fait vivent dans le même immeuble, que l'histoire commence... .

Au début, je n'aurais jamais dû avoir ce livre entre les mains, ça ne me disait rien du tout! Seulement, j'étais abonnée à l'époque au Club de l'Actualité Littéraire, qui proposait le livre en avant-première. Non, ce n'est pour ça que je l'ai acheté. J'ai simplement oublié de renvoyer mon bon de commande, pour un tout autre livre, à temps, et donc reçu sans le vouloir l’œuvre d'Anna Gavalda.
Ah ça, je n'étais pas contente du tout! Ce livre m'a coûté 25€ + frais de ports, et s'il y a une chose que je déteste, c'est de payer pour un livre dont je ne veux pas! Il est donc, en guise de châtiment, resté sur mon étagère à prendre la poussière pendant de longs mois.
Cependant, une nuit d'insomnie (comme souvent), je m'ennuyais, ne savais pas quoi lire, tournais en rond, et finalement j'ai attrapé le bouquin, à tout hasard... et je l'ai eu terminé pendant le reste de la nuit! Happée par le style et la maîtrise d'Anna Gavalda, par l'histoire qui pourrait se résumer à des tranches de vie et Monsieur et Madame Tout-le-monde aujourd'hui, par les personnages attachants, j'ai dévoré jusqu'à la dernière page ce livre que j'avais tant maudit, et vous savez le pire ? Sitôt fini, cela m'avait tellement plu que je l'ai relu deux fois.


Depuis, je le relis régulièrement, et souvent deux ou trois fois de suite, et partout : au lit, en voiture, en train, dans les salles d'attente... Si bien qu'une fois acheté en version poche, aux éditions J'ai Lu, le livre s'est vite abîmé. Dès qu'il commence à devenir illisible (encre qui se délave, pages qui se détachent, etc.) je m'en rachète un autre exemplaire. Et je le lis et le relis inlassablement. Je suis interpellée par le don de Camille en dessin, par la sensibilité de Frank, par la douceur et la gentillesse de Paulette qui a eu une vie si dure, et par le marginalisme sans faille auquel s'accroche tant bien que mal Phillibert, clown triste issu d'un autre siècle. J'adore le lire se plonger dans ses livres, parler de Marie-Antoinette ou de Diane de Poitier comme si elles étaient ses amies, raconter les batailles comme s'il les avait vécues, puis s'empêtrer dans les mots et se tordre les mains dès qu'il doit prononcer une phrase qui n'est pas issue d'un de ses nombreux livres. J'adore lire Camille qui dessine et ses amis s'émerveiller devant son travail, la voir s'extasier devant le travail de peintres tels que Vuillard ou Gauguin, rire et s'ébahir devant les dessins de Sempé et dépeindre tout cet univers artistique avec une grande passion. J'adore lire Paulette raconter son jardin, sa cuisine et son enfance, et a voir un aperçu des grandes cuisines françaises grâce à Frank.

Je m'attache également aux personnages secondaires qui rythment le livre : Yvonne, Pierre et Mathilde, Vincent, Suzy... des gens qu'on peut tous rencontrer au coin de la rue, mais devant lesquels on passe trop souvent sans les voir.
Pour couronner le tout, ce livre m'a offert de nombreuses découvertes. D'abord celle du chanteur Marvin, son histoire, mais aussi des découvertes livresques avec L'angoisse du roi Salomon de Romain Gary ou Le miraculeux destin d'Edgar Mint de Brady Udall. Des chefs culinaire comme Pacaud ou Escoffier, les canons de beauté de Diane de Poitier et mille autres anecdotes sur l'Histoire de France.


Quand on referme ce livre, on se demande toujours comment tant de choses peuvent se nicher sous la simplicité d'une banale histoire. Ce roman est riche sur tous les points de vue. On en retire forcément quelque chose.

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