dimanche 11 août 2013

Marie-Antoinette

   Marie-Antoinette
de Stefan Zweig

Biographie/Histoire

494 pages

ISBN : 978-2-253-14669-8






Quatrième de couverture : 

 
Vilipendée par les uns, sanctifiée par les autres, l’  « Autrichienne » Marie-Antoinette est la reine la plus méconnue de l’histoire de France. Il fallut attendre Stefan Zweig, en 1933, pour que la passion cède à la vérité.
S’appuyant sur les archives de l’Empire Autrichien et sur la correspondance du comte Axel de Fersen, qu’il fut le  premier à pouvoir consulter intégralement, Zweig retrace avec sensibilité et rigueur l’évolution de la jeune princesse, trop tôt appelée au trône, que la faiblesse et l’impuissance temporaire de Louis XVI vont précipiter dans un tourbillon de distractions et de fêtes.
Dans ce contexte, la sombre affaire du collier, habilement exploitée par ses nombreux ennemis à la cour de France, va inexorablement éloigner Marie-Antoinette de son peuple.
Tracé avec humanité et pénétration, ce portrait est assurément un des chefs-d’œuvre de la biographie classique, dans laquelle excella le grand romancier autrichien.







Comme je vous l’avais dit lors du post précédent, cette lecture a en partie été influencée par celle d’Ensemble, c’est tout d’Anna Gavalda. En effet, dans ce roman, le personnage de Phillibert voue une véritable passion à Marie-Antoinette, et je me suis toujours demandée pourquoi. J’ai également connu une amie qui appréciait beaucoup cette reine de France et mon penchant pour l’Histoire a fait le reste.

J’ai lu beaucoup de choses sur Marie-Antoinette, mais c’est comme si les gens n’étaient jamais d’accord. « Villpendée par les uns, sanctifiée par les autres » dit la quatrième de couverture, et en effet cela pourrait se résumer aux différents documents que j’ai lu. Comment découvrir la vérité au travers de ces nombreux récits tantôt empirés, tantôt enjolivés ?
Mon amie Sayyadina m’a apporté la réponse au cours d’un trajet en train ; elle lisait en effet le livre de Stefan Zweig, et après avoir parcouru la quatrième de couverture, je me le suis immédiatement procurée à la Fnac.

Ce n’est pourtant pas mon genre les biographies, ça risque fort d’être la seule sur ce blog avant longtemps d’ailleurs, mais là, celle de Marie-Antoinette a été écrite par un romancier confirmé. J’avais déjà entendu parler de Stefan Zweig avant, bien que je n’aie lu aucun de ses livres, et j’ai tout de suite eu confiance.
En effet, il a vraiment une très belle plume, un style rythmé et soutenu, parfaitement maîtrisé, ce qui est vraiment très agréable pour le lecteur. Je ne me suis pas ennuyée une seule minute, même pendant la description du Trianon (domaine que Louis XVI a offert à Marie-Antoinette pour ses distractions) alors que je ne suis vraiment pas branchée architecture et décoration. Les descriptions sont bonnes et permettent de se faire une idée des lieux et des gens sans pour autant être lourdes en remplies de détail ou, au contraire, trop vague. C’est comme si, dans ce livre, chaque mot était fait pour se trouver à cette place, ni plus ni moins.

La vie de Marie-Antoinette est racontée le plus fidèlement possible du début à la fin. De sa petite enfance à sa fin sur l’échafaud. De ses premiers mots à sa dernière parole. De ses premières distractions à la fuite de son domaine où se tenaient pièces de théâtre, jeux, opéras et bals.
J’ai souvent lu que Marie-Antoinette était « lasse de cette vie dorée », mais on s’aperçoit en lisant de livre de Zweig qu’il n’en est rien, c’est même tout le contraire. Certes, elle a été appelée bien trop tôt à la cour, mais elle a vite découvert comment en profiter à 200%, et ce même à l’insu du roi.
Elle m’a beaucoup fait penser à Sissi, l’impératrice Autrichienne, qui a une âme rêveuse et n’en fait qu’à sa tête, n’en déplaise à tous les autres.
Seule la mère de Marie-Antoinette, Marie-Thérèse, peut avoir une influence sur elle, mais c’est  loin d’être toujours le cas et le  plus souvent elle se désespère de voir sa fille si frivole plutôt que reine au service de son peuple.

Si je devais trouver un mot  pour qualifier Marie-Antoinette telle que Stefan Zweig la dépeint, je dirais : « têtue ». Lui l’appelle « cette évaporée », mais c’est une reine qui est avant tout bornée. Elle n’écoute personne sinon elle-même, ne prend rien au sérieux et même lorsque la Révolution éclate, continue de vouloir à tout prix camper sur ses positions. Ce n’est qu’à regret qu’elle délaisse ses distractions pour (enfin !) gouverner le peuple, sinon seuls ses enfants parviennent à l’éloigner quelques heures par jour du Trianon.

En gros, je ne comprends toujours pas la fascination que cette femme peut avoir sur certaines personnes, mais je ne comprends pas non plus que l’on puisse la détester. Il y a des passages où je l’ai plainte et d’autres où je me suis offusquée. Et pour finir je me suis dit que personne n’est parfait après-tout.

Louis XVI est souvent cité dans cette biographie, bien que Stefan Zweig le relègue toujours au second plan, mais on peut en apprendre plus sur ce roi de France et très franchement, je ne m’étais pas attendue à ça. A lire certains passages il s’agissait d’un homme faible, emprunté, maladroit, qui ne pouvait rien refuser à sa femme (qui ne se gênait pas pour en profiter) et n’avait aucune autorité sur le royaume. Du coup ça ne m’a rien inspiré, j’ai trouvé son existence très plate et insignifiante. Comme s’il n’avait fait que passer.

Mais je suis très contente d’avoir lu ce livre et d’enfin en savoir un peu plus. La plume de Stefan Zweig m’a charmée et je pense que je ne devrais pas tarder à lire quelques-uns de ses romans.

2 commentaires:

  1. Je crois avoir lu "Lettre d'une inconnue" de Zweig mais c'était il y a longtemps. Sinon "Le joueur d'échec" est vraiment bien. C'est un auteur que j'affectionne beaucoup aussi. J'adore son style d'écriture. Je n'ai jamais lu une biographie qu'il a écrite mais ça me donne envie ! :)

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  2. Merci d'être passée :) C'est sympa.
    Pour "Lettre d'une inconnue" on me l'a vivement conseillé, donc je pense commencer par celui-là, mais je garde de côté "Le joueur d'échec" pour après ^^.

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